Un renouveau s’est opéré sur cette maison des années 50, dont le potentiel s’est révélé dès les premières visites qui ont précédé son achat immobilier. Faisant face à un paysage montagneux et bénéficiant d’un apport de lumière naturelle agréable, la maison comportait aussi quelques caractéristiques régionales intéressantes comme son soubassement en grès rose des Vosges et sa toiture marquée par un coyau. Les travaux entrepris ont porté sur l’amélioration des « conditions de vie »: recherche d’un confort thermique égal à celui des maisons « Passiv’Haus », recherche d’une architecture intérieure à l’image des habitudes de vie des propriétaires. Entièrement rénovée et dotée d’espaces à vivre sur mesure, la résidence offre désormais un havre de paix pour une famille moderne en quête de calme et de douceur de vivre.

La rénovation est une opération de transformation réfléchie. Les caractéristiques « signatures » du lieu sont conservées et mises au goût du jour, ou sont le point de départ d’une transformation plus conséquente.

Ici des ouvertures plus importantes ont été réalisées en lieu et place des anciennes fenêtres, pour maximiser les apports solaires – chaleur, lumière – et pour profiter largement du paysage offert par le panorama montagneux. La porte d’entrée, autrefois située sur le pignon ouest, a été déplacée à l’opposé, côté est.

L’architecture étant le cadre de notre quotidien et de notre bien-être, l’importance des éléments qui nous entourent est primordiale. Mais la base d’une ambiance harmonieuse ne repose pas seulement sur des éléments comme la lumière, les matériaux ou les couleurs. C’est aussi le rapport d’échelle spatiale qui est un élément majeur.

Nous avons ainsi travaillé l’espace du rez-de-chaussée en modifiant intégralement l’organisation d’origine. Dès la porte d’entrée, un espace accueillant reçoit les visiteurs. Les volumes intérieurs se sont ouverts: le couloir central distribuant les petites pièces d’origine a fait place à une grand espace de vie avec vue sur la montagne.

Au sol, le parquet en chêne – qui se retrouve dans toute les pièces de la maison – a été mis en oeuvre sur un plancher chauffant. La pose à bâtons rompus apporte un style classique intemporel qui contraste agréablement avec la structure métallique reprenant les charges des anciens murs porteurs, et le style sobre des agencements de la cuisine. Avec un intérieur composé de matériaux naturels – qu’il s’agisse des finitions ou du mobilier – c’est la chaleur visuelle et la sensibilité tactile de l’espace que nous valorisons.

Contempler un paysage de nature procure à chacun(e) de nous un sentiment de bien-être, de respiration profonde. Et cela que l’on soit face à un paysage désertique ou luxuriant. Que le paysage soit simple ou plus « habité », il est composé de couleurs. Ainsi nous aimons jouer avec les teintes pour donner à l' »intérieur » une trame chromatique, créant ainsi une ambiance unique. Contrastes avec des teintes sombres ou plus claires, l’espace devient dynamique et stimulant, ou au contraire plus reposant. Dans un contexte de rénovation, nous considérons également la couleur comme un remède qui redonne vie à des éléments d’origine. Des éléments qui auraient été vite remplacés, mais qui contribuent au charme originel des lieux.

A l’étage, deux chambres et une salle de bain ont été renovées. Les volumes, relativement généreux, sont harmonieux. Les proportions spatiales sont pour nous un sujet crucial. Nous considérons qu’un volume doit être « juste » au regard de sa fonction et de son agencement, et nous savons que la grandeur ne fait pas le bien-être. Un espace trop grand peut paraître trop « froid », tout comme un espace petit peut être étouffant. Nous aimons également jouer avec les volumes pour mettre en évidence des caractéristiques architecturales.

Dans les chambres et la salle de bain, le plafond horizontal s’oppose à la pente de toiture, et laisse apparaître une solive du plancher des combles. Ces jeux de volume s’appuient sur les contrastes entre matériaux et teintes, participant à la création des ambiances colorées singulières à chaque pièce.

Un projet réussi est un lieu où il fait bon vivre, c’est-à-dire un lieu avant tout « beau », mais aussi confortable. Et ce confort n’est pas seulement relatif à des critères visuels ou liés à une sensation tactile directement induite par des matériaux. Il peut être aussi relatif au confort thermique, c’est-à-dire au fait de pouvoir se sentir bien d’un point de vue « corporel ». Cette sensation de confort thermique est bien-sûr liée à la température ambiante, mais est aussi liée au rayonnement procuré par les matériaux.

Pour ce chantier de rénovation, un des éléments clés du programme concernait l’amélioration de la performance thermique du bâti existant, selon les principes du Passiv’Haus, formulées par le Passiv’Haus Institut de Darmstadt en Allemagne.

Les murs maçonnés d’origine ont ainsi été isolés par l’extérieur avec la mise en place d’une structure bois avec de la ouate de cellulose insuflée. Une attention toute particulière a été portée à l’étanchéité à l’air et à la gestion des ponts thermiques. Le soin apporté aux détails du second oeuvre a permis d’exploiter de manière naturelle la grande « épaisseur » des murs, qui s’élève à 80 cm au total.

Dans la salle de bain, le parquet au sol apporte de la chaleur tactile et contraste avec les teintes blanches des sanitaires. L’ambiance est également colorée, entre peinture des murs et béton ciré.

Les combles, où on y accédait autrefois par une échelle, sont devenus une pièce de vie familiale. La ferme traditionnelle, dont l’entrait a été réhaussé, scinde l’espace. Un nouvel escalier à l’allure plus contemporaine fait la continuité avec l’escalier d’origine. Du lambris en sapin clair habille la sous-pente et le pied droit, conférant une atmosphère de maison « bois ».